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B. LES JEUX OLYMPIQUES
C’est à douze ans qu’il découvre les mots de Thomas Arnold, headmaster du collège de Rugby: " Toutes les fois qu’une chose nous effraie, imposez-vous de la faire. Ne méprisez aucune fatigue: il n’en est pas d’inutile. " Plus tard, il lit l’histoire d’Hyppolyte Taine et retient cette phrase: " L’adolescent a besoin de mouvement physique. Il est contre nature de l’obliger à être un pur cerveau, un cul-de-jattes sédentaire... " (2) A 23 ans, il propose une réforme de l’enseignement français et rédige " La Réforme Sociale ". A 25 ans, il est nommé secrétaire général du comité pour la préparation des exercices physiques dans l’éducation. C’est donc un jeune baron aux idées bizarres qui est reçu par le président de la République, Sadi Carnot. On commence à parler de lui... mais on en sourit encore bien souvent. Il n’est que parfois pris au sérieux quand il parle de vouloir relancer les jeux olympiques, ces rassemblements sportifs et culturels de l’Antiquité grecque. En 1890, la grande réforme de l’enseignement est mise en place. De Coubertin obtient sa première victoire l’année suivante avec la création du Conseil Supérieur de l’Education Physique. Il peut dès lors se consacrer à son deuxième grand combat: la reconnaissance des jeux olympiques. " Un de ses amis et disciples, le père Didon, fait coudre sur les maillots de son club scolaire la devise: " Citius, altius, fortius ". Plus vite, plus haut, plus fort... Et Coubertin parcourt le monde. Son idée avance. Il l’expose en grande pompe en novembre 1892, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris. Titre de l’exposé: " les exercices physiques dans le monde moderne. " Le 16 juin 1894, toujours à la Sorbonne, deux mille personnes venues du monde entier participent, sous la direction du baron, au Congrès pour le rétablissement des jeux olympiques. Coubertin gagne son deuxième défi. " (2) Elu président du Comité International Olympique en 1896, il impose l’organisation des premiers jeux olympiques modernes à Athènes. Les Grecs n’accordent cependant aucune attention au Français. De Coubertin, Président du C.I.O. ne prononce aucun discours et se trouve loin du roi de Grèce dans la tribune officielle. En 1900, il règne alors sur les jeux de PARIS et devient le véritable " Seigneur des anneaux ". Après les jeux de Londres, en 1908, il écrira déjà: " Les jeux se doivent d’être plus dignes, plus humbles, plus discrets et moins coûteux. " La légendaire formule " l’essentiel, c’est de participer " n’est pas de lui. Il a lui-même précisé que celle-ci était d’un évêque de l’église anglicane de Pennsylvanie Ethelbert Talbot. Pierre de Coubertin est mort à Genève en 1937. Son coeur repose dans une stèle, au pied du mont Kronion à Olympie.
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